Fin de contrat à l’étranger : des conseils pour vous accompagner dans cette transition RH délicate

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S’expatrier pour une mission professionnelle est une expérience enrichissante sur de nombreux plans.  

Mais lorsque cette mission touche à sa fin, les défis peuvent rapidement s’accumuler, surtout si cette fin de contrat n’était pas attendue et est précipitée.  

Si vous vous trouvez dans une situation de licenciement ou de départ anticipé, à des milliers de kilomètres de chez vous, la situation peut sembler encore plus complexe. 

Pas de panique. Vous n’êtes pas seul(e) 

Voici des conseils pour vous aider à comprendre les étapes clés et les décisions à prendre pour que cette transition RH se fasse de la manière la plus sereine possible. 

Car malheureusement, peu d’employeurs sont transparents sur le process de fin de contrat mais également les conditions et la logistique réelle qui doivent être orchestrées.  


Les questions clés à aborder lors de la négociation de votre contrat d’expatriation ou par défaut dès le lancement du process de fin de contrat.  

Il est possible que, lors de votre négociation RH pour votre expat, vous n’ayez pas forcément pensé aux détails de la fin de votre contrat.  

Et puis pourquoi penser à la fin alors que l’expat n’est pas encore commencé ? Pourtant, anticiper cette étape est essentiel pour éviter des situations difficiles.  

Si vous êtes toujours en poste ou si vous entamez un nouveau contrat à l’étranger, voici quelques questions à poser à votre employeur et à clarifier dès que possible : 

Réintégration dans le pays d'origine : 

• Retour : Quelle est la politique de l'entreprise concernant votre retour ? Existe-t-il il une possibilité de réintégration dans un poste similaire dans le pays d’origine ? Quel salaire et quels avantages seront proposés dans le cadre de la réintégration ? Ce point est crucial pour savoir si vous avez un filet de sécurité en rentrant dans votre pays d'origine. 

Coûts de retour : Qui prendra en charge vos frais de retour ? Cela inclut non seulement les billets d’avion, mais aussi le déménagement et les dépenses imprévues comme les frais administratifs ou les frais liés à la fin de votre logement mais également à la réinstallation en France … surtout si votre container retour met des mois à arriver !

Les aspects logistiques et financiers : 

• Logement temporaire : Est-ce que l’entreprise prévoit un logement temporaire, à votre arrivée dans votre pays d’origine ou dans le pays d’affectation en attendant l’expédition de vos biens et leur arrivée et dédouanement sur le territoire ? Vous éviterez ainsi de vous retrouver sans toit ou dans un logement vide pendant des mois. 

Bail et caution : Que se passe-t-il si vous devez rompre votre bail de manière anticipée ? L’employeur prend-il en charge les frais liés à cette rupture, ou est-ce à vous d’assumer ces coûts ? Assurez-vous que ces questions soient clarifiées en amont. 

Impact financier : En cas de perte financière due à la fin prématurée de votre contrat, l’employeur prévoit-il une compensation ? Vous assurer que ces questions sont abordées vous permettra d’éviter des surprises. 

Scolarité : Concernant les frais scolaires, en cas de perte financière due à la fin prématurée de votre contrat, l’employeur prévoit-il une compensation ? Retrouver une place disponible en école en cours d’année scolaire peut être un vrai parcours du combattant, surtout à distance, est ce que votre employeur vous accompagne pour ces démarches ?  

Droits et protection sociale : 

• Droits au chômage : Quels sont vos droits au chômage, que ce soit dans le pays d’accueil ou dans votre pays d'origine ? Il est important de connaître vos protections sociales en cas de licenciement, les modalités et conditions d’obtention mais également sous quel délai les prestations commenceront à vous être versées. 

Assurance Maladie : Y a-t-il un délai de carence pour retrouver une couverture santé en rentrant en France ? Si oui, combien de temps cela prendra-t-il et comment pouvez-vous être couvert pendant cette période de transition ? Quelles sont les solutions alternatives pour assurer la couverture santé de votre famille dans le cas d’un délai de carence ? Qui prend en charge le surcout ?  

Immigration : Combien de temps pouvez-vous rester dans le pays d’affectation après la fin de votre contrat ? Si vous envisagez de rester, même après la fin de votre mission, il est essentiel de comprendre les démarches administratives à suivre. 

Fiscalité : Quelles démarches devez-vous réaliser auprès de votre pays d’affectation mais également de votre pays d’origine dans le cadre de votre retour ? Vous devez clarifier les formalités à réaliser mais également si votre employeur vous fait assister par un expert en fiscalité pour gérer les formalités 

complexes en particulier si elles doivent être réalisées à distance. Enfin, si votre employeur participe à la prise en charge de votre impôt, vous devez vous assurer que l’ensemble de votre situation sera gérée selon cet engagement, en particulier si la remise de l’impôt est décalée dans le temps en fonction de l’année fiscale. 


Accompagner la transition 

Un départ anticipé est souvent plus qu’un simple changement professionnel.  

Cela implique une réorganisation de votre vie entière, et l’accompagnement que vous recevrez est primordial pour que tout se passe bien. Cela inclut : 

• Soutien logistique et financier : Votre entreprise doit vous soutenir dans votre rapatriement, ou dans votre transition vers un nouveau poste. Cela peut inclure des formations pour vous aider à vous réintégrer professionnellement, des séances de coaching, ou même des aides à la recherche d’emploi. 

Accompagnement familial : Si vous avez une famille, ils doivent également être pris en charge dans cette transition. Il est important que des mesures soient mises en place pour garantir une transition scolaire douce pour vos enfants, surtout s’ils doivent changer de pays et d’environnement. 


L’importance de la transparence et de la communication 

Une bonne communication entre vous et votre employeur est essentielle tout au long de votre mission, et encore plus en cas de fin anticipée.  

Assurez-vous que toutes les conditions de votre contrat, ainsi que les démarches à suivre en cas de fin prématurée, vous ont été clairement expliquées. Cela évitera des incompréhensions et réduira le stress. 

Si les conditions ne sont pas claires ou transparentes, assurez vous d’obtenir un accord écrit de votre employeur. Et le cas échéant, faites vous aider pour la communication avec votre employeur, voire la négociation RH si nécessaire.  

Généralement les conditions de fin de contrat sont peu exhaustives et de ce fait, on pourrait penser qu’il y a une marge de négociation possible. Cependant, dans le cadre d’une fin de contrat, cette marge de manœuvre peut être limitée et il peut être requis de vous faire accompagner dans la négociation pour maximiser vos chances de succès.  

Préparez-vous émotionnellement et professionnellement 

La fin d’un contrat à l’étranger peut soulever des questions, non seulement sur votre avenir professionnel, mais aussi sur des aspects plus personnels : comment gérer un retour anticipé ? Faut-il envisager de rester dans le pays ? Comment se réintégrer dans votre pays d'origine ou ailleurs ? Il est essentiel de prendre un moment pour évaluer vos 

priorités, tant sur le plan professionnel que personnel. Une rupture de contrat, surtout si elle n’est pas anticipée, peut être déstabilisante. Prenez le temps de réfléchir à vos prochaines étapes, de discuter avec vos proches, et de vous assurer que vous avez le soutien nécessaire pour envisager la suite avec sérénité. 


Gérer les démarches administratives 

Il ne faut pas sous-estimer l’importance des formalités administratives, souvent plus complexes lorsque l’on est à l’étranger. 

C’est valable également pour le temps passé à clôturer logistiquement votre départ du pays et votre retour dans votre pays d’origine.  


Rentrer dans le pays d’origine n’est pas si simple, en particulier si votre affectation a été longue et selon la localisation de retour, notamment pour la problématique immobilière.  

Si vous êtes amené à rentrer dans votre pays d’origine, des démarches comme la résiliation de votre logement, la fermeture de comptes bancaires, ou encore la gestion de vos assurances santé et sociales devront être anticipées. Assurez-vous d’avoir une liste de toutes les actions à entreprendre pour éviter tout oubli. De même, n’hésitez pas à demander à votre employeur un accompagnement logistique pour le rapatriement si nécessaire. 


Maintenir un suivi après le retour 

Même après votre retour dans votre pays d'origine, il est important de garder contact avec votre employeur ou les services RH. Un suivi post-retour peut être utile pour s’assurer que vous vous réintégrez bien, et que vous retrouvez une stabilité professionnelle et personnelle. Des entretiens de suivi peuvent être organisés pour ajuster les mesures si nécessaire. 

N’hésitez pas à les suggérer à votre employeur et à être force de proposition pour garantir un suivi par un(e) RH de votre situation de retour d’expatriation.  


Une nouvelle page à écrire 

Enfin, rappelez-vous que chaque fin est une opportunité de recommencer ailleurs, différemment. Si la situation peut sembler incertaine ou angoissante à court terme, c’est aussi le moment de réfléchir à de nouvelles opportunités, que ce soit dans un  

nouveau pays, dans une autre entreprise, ou même à travers une reconversion professionnelle. Vous avez acquis, en tant qu’expatrié, une richesse de compétences et d’adaptabilité que beaucoup d’employeurs valorisent.

Si votre retour d’expatriation signifie une fin de contrat avec votre employeur, n’hésitez pas à valoriser votre expérience et à procéder à un ciblage particulier auprès de sociétés concurrentes et / ou de sociétés ayant une exposition dans votre pays d’affectation. 


En effet, il est fort probable qu’ils seront fortement intéressés à capter votre profil valorisé de votre expérience d’expatriation.  

En tant que salarié expatrié, être bien préparé pour la fin de votre mission est essentiel pour éviter toute source de stress inutile. En étant bien accompagné et en anticipant les aspects logistiques, financiers et personnels de cette transition, vous pourrez aborder cette nouvelle étape de votre carrière avec sérénité, même à l’autre bout du monde. 

N'hésitez pas à vous faire accompagner pour l’appréciation de votre situation RH afin de définir le scope de négociation possible mais également les points de vigilance. Enfin, un accompagnement dédié permet également de définir une stratégie de communication auprès de vos décideurs et des RH. 



Ecrit pour Expat Pro par "With my Expat Compass".
Avec plus de 15 ans d’expérience, dont 5 en Inde, Marie Truchassou comprend les défis de l’expatriation et les challenges de la négociation avec les RH. À la tête de With My Expat Compass, elle propose un accompagnement sur mesure pour maximiser vos opportunités à l’étranger.
Site : 
www.withmyexpatcompass.com
Linkedin (publications quotidiennes)  : https://www.linkedin.com/in/marie-truchassou/