Rentrer en France après un divorce en expatriation : comment décider ?

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Le divorce est une période difficile et pleine de décisions importantes, d'autant plus lorsqu'on vit à l'étranger. Il est très courant que les individus qui divorcent dans ce contexte se posent la question de rentrer en France pendant cette période de transition. C’est un réflexe naturel dans un contexte de changement et d’incertitude : il est évidemment tentant de retourner dans sa zone de confort, entouré de sa famille et dans un environnement familier. Comme une tortue rentre dans sa carapace quand elle sent un danger, les couples qui divorcent ont souvent la tentation de se cacher quelque part de serein eux aussi. La décision de rentrer en France au moment du divorce reste une considération hautement personnelle et il n’existe bien sûr pas de bonne réponse qui s’applique à tous les cas. Personne, à part la personne qui doit prendre la décision, ne sait réellement si c’est la bonne solution ou pas. Mais pour ceux qui font face à ce dilemme, il est important de prendre le temps de bien réfléchir à tous les facteurs qui doivent être pris en compte pour prendre la meilleure décision possible pour soi et ses enfants.


 1. Situation légale et administrative

L’un des premiers éléments à considérer est la situation légale. Le divorce a-t-il été prononcé selon les lois du pays d’expatriation, ou bien en France ? La reconnaissance du divorce lui-même, mais aussi de ses termes spécifiques, peut nécessiter des démarches supplémentaires en France, notamment si le divorce a été prononcé à l’étranger selon des lois différentes. Assurez-vous que votre situation légale soit claire pour éviter des complications futures, en cas de changement de circonstances ou de non-respect des termes du divorce par l’un des anciens époux.

Un cas particulier qui ressort souvent avec les couples qui ont des enfants est la question de la pension alimentaire. Pourra-t-elle être appliquée par un juge en France si elle a été fixée à l’étranger ? Le juge français sera-t-il compètent si l’époux payeur arrête de payer ? Ce sont des considérations importantes à prendre en compte au moment de la prise de décision, surtout si vous dépendez largement sur la pension alimentaire pour vivre.


 2. Enfants et garde partagée

Si vous avez des enfants, leur bien-être est une priorité. Où seront-ils le mieux adaptés ? Vos arrangements de garde actuels devront-ils être modifiés si vous rentrez en France ? Le déménagement peut compliquer la garde, surtout si l'autre parent souhaite rester à l’étranger.

L’époux qui souhaite rentrer en France devra passer du temps avec un Coach de Divorce ou un autre professionnel qualifié pour préparer une proposition convaincante pour son ex-époux, ou pour le juge, avec un plan détaillé qui montre sa volonté de privilégier l’intérêt du ou des enfants. Entre autres, il faudra réfléchir à des questions telles que la fréquence des visites avec le parent restant à l’étranger, les frais de voyages pour aller voir l’autre parent, mais aussi le maintien de la culture et de la langue de chaque parent le cas échéant.

Au cœur de ces discussions, bien sûr, sera la question du meilleur intérêt des enfants. La stabilité est-elle forcément la meilleure option pour leur bien-être ? Ou y a-t-il des avantages clairs liés à un retour en France, parce qu’ils seront entourés de leur famille élargie ou qu’ils auront accès à une meilleure éducation par exemple ?


 3. Situation professionnelle

Votre situation professionnelle est un autre facteur déterminant. Disposez-vous de perspectives d’emploi en France ? Avez-vous des compétences transférables ? Parfois, il est préférable de rester à l’étranger où votre carrière est établie, plutôt que de repartir de zéro en France. De plus, le coût de la vie peut varier considérablement entre les deux pays, influençant ainsi votre décision.

Prendre le temps de bien comprendre l’impact d’un retour au pays sur vos perspectives de carrière, vos conditions de travail (comme le télé-travail) et vos revenus futurs vous permettra de vous assurer qu’un retour en France est financièrement viable pour vous au court et au long terme.


 4. Réseau social et soutien familial

Revenir en France offre souvent la possibilité de se rapprocher de sa famille et de retrouver un réseau social établi. Cependant, quitter un réseau de soutien à l’étranger peut aussi être difficile, surtout si vous êtes bien intégré. D’un autre côté, beaucoup de personnes qui divorcent se retrouvent soudainement seuls avec leurs enfants pendant leur temps de garde. Avoir accès à votre famille et/ou vos amis en France peut être un élément clé dans la décision de rentrer en France. C’est également un grand avantage pour les enfants et doit être pris en considération dans l’évaluation de leurs intérêts. Il est souvent difficile de peser les avantages de retrouver vos proches contre la perte potentielle de liens sociaux dans le pays d’expatriation.


 5. Considérations émotionnelles et psychologiques

Le retour en France peut apporter un certain réconfort, mais il peut aussi réactiver des émotions liées à la rupture. Le retour dans un environnement familier est-il bénéfique pour votre santé mentale, ou risque-t-il de raviver des souvenirs douloureux ? Parfois, rester à l'étranger permet de prendre un nouveau départ, loin du passé.

Il est aussi courant que le retour en France soit perçu par la personne qui prend cette décision comme un échec. L’idée de revenir en France car tout ne s’est pas passe comme prévu à l’étranger peut être mal vécue, même si c’est souvent une perception qui n’existe que dans la tête de la personne concernée.

Enfin, il ne faut pas oublier qu’un retour en France après de nombreuses années en expatriation peut souvent être difficile. Les gens se sentent souvent décalés par rapport à leur culture d’origine et sont pris par surprise car ils pensaient que rentrer chez eux serait une transition naturelle.

Assurez-vous que vous avez bien réfléchi à toutes les conséquences émotionnelles d’un retour en France et que vous vous êtes honnêtement posé les question suivantes : comment est-ce que je voudrais me sentir une fois rentré(e) ? Quels éléments doivent être en place pour que je puisse me sentir ainsi ?


 6. Aspects financiers

Enfin, les aspects financiers ne doivent pas être négligés. Le coût de la vie, les impôts, les assurances santé, et les frais de scolarité sont autant de facteurs à prendre en compte. Réaliser un budget comparatif entre les deux pays peut aider à éclairer votre décision. Cela permet souvent de voir émerger des coûts auxquels vous n’auriez pas pensé, notamment des frais de voyage si l’autre parent reste à l’étranger.

Dans ces calculs budgétaires, il faudra également prendre en compte l’impact du déménagement sur la pension alimentaire. En quelle devise sera-t-elle payée ? Changera-t-elle du fait du déménagement ? Deviendra-t-elle soudainement taxable ?


En raison de la complexité de la décision, et des multiples considérations à prendre en compte dans cette décision, il est fortement conseillé de se faire accompagner dans l’évaluation des différents choix qui s’offrent à vous. Certains aspects relèvent du coté juridique mais, pour la plupart, il s’agit de réfléchir à sa situation personnelle et aux options que vous avez. Un coach de divorce spécialisé dans le divorce international est souvent, dans ce contexte, la personne idéale pour vous aider à bien évaluer la situation.


Écrit pour Expat Pro par Chloé O., Coach de Divorce Certifiée spécialisée dans la résolution des conflits familiaux. Mère de deux enfants et ayant elle-même l’expérience d’un divorce à l’international, elle offre un soutien aux expatriés en matière de divorce.
Un 
premier appel gratuit est proposé pour discuter (en français ou en anglais) de situations spécifiques.
Plus d'informations sur 
www.thedivorceandseparationcoach.com.