Réintégration scolaire en France après une expatriation

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I – La réintégration au retour d’expatriation : entre mythe et réalité.

II – Le CNED comme une (dure) évidence

III – Les enjeux scolaires de la réintégration



La réintégration scolaire au retour d’expatriation : entre mythe et réalité 

Que vous soyez une famille expatriée qui – par choix ou contrainte – a décidé de scolariser ses enfants dans un établissement local ou international ne relevant ni de l’AEFE ou de la MLF ; ou encore une famille en mode « nomade » dont l’itinérance ne permet d’assurer les apprentissages scolaires de vos enfants que sous une forme d’« Instruction En Famille » (IEF), se pose à chacun d’entre vous les enjeux de l’éventuelle réintégration à terme dans le système scolaire français.

Dans un cas – scolarisation des enfants dans un établissement étranger –, comme dans l’autre – IEF qui, du fait qu’elle est menée hors de France ne peut bénéficier du contrôle pédagogique validant du DASEN –, les cursus menés par vos enfants n’ont malheureusement aucune reconnaissance officielle en France.

Le premier enjeu de cette future réintégration est donc d’abord administratif.

En la matière, moults récits d’expériences simples et sans coup férir émaillent les réseaux sociaux dédiés aux familles expatriées. Ils entretiennent dans l’esprit des parents la légende si répandue de règles de réintégrations souples et aisées, dont ils n’ont donc plus guère à se soucier. Ces témoignages heureux pêchent cependant souvent par manque de précisions et ne font que trop peu de cas de la multitude de configurations distinctes que peut prendre chaque expérience de réintégration : En Primaire ? En Secondaire ? Le niveau de réintégration visé ? En établissement public ? En Privé sous contrat ? En Privé hors contrat ? En section classique ? Ou établissement avec section internationale ou bilingue ? Avec la menée ou non d’un cursus à distance français durant les années d’expatriation ? Avec quels supports, organisme ou accompagnement ?... Etc.

Nulles mauvaises intentions de la part de ceux qui les émettent et diffusent ! Ils supposent seulement que leur exemple particulier est reproductible à tous. Et, nombre de parents, soucieux du problème, seront bien soulagés de s’en convaincre.

La réalité est malheureusement un brin plus complexe.
En effet, les textes régissant la scolarisation des élèves de retour de l’étranger sont clairs.
Ils énoncent ainsi :

« Dans le premier degré, l'élève est affecté par le maire de la commune à une école en fonction du domicile de sa famille, il est ensuite admis par le directeur qui lui assigne une classe en fonction de son âge et du niveau de compétence constaté par une évaluation réalisée par l'équipe pédagogique de l'école.

Pour le second degré et conformément à la note de service n° 81-173 du 16 avril 1981, prise en application de l'arrêté du 12 juin 1953 relatif à l'admission dans les lycées et collèges et passage des élèves des lycées et collèges dans la classe supérieure, l'admission d'un élève de l'enseignement privé hors contrat dans toutes les classes des collèges, des lycées et des lycées d'enseignement professionnel de l'enseignement public est subordonnée à la réussite d'un examen. Pour les élèves ayant suivi leur scolarité à l'étranger dans un établissement non reconnu par le ministère français de l'éducation, la réglementation prévoit donc que l'élève passe un examen qui déterminera la classe qu'il devra suivre. »

Source : Scolarisation des élèves de retour de l'étranger | éduscol | Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse | Direction générale de l'enseignement scolaire

 

En termes de procédure, lors du retour en France, le dossier d’inscription de l’élève passe préalablement en commission du CASNAV, commission dont le rôle est d’évaluer, selon le parcours respectif de chacun, l’opportunité (ou non) de soumettre l’élève à un test de niveau (en Français et Mathématiques, auxquels peut s’ajouter la culture-générale. En somme les programmes d’Histoire-Géographie et EMC) dont le résultat déterminera le niveau de réintégration de l’élève.

Il est aisé de présumer des critères pris alors en compte.

Ainsi, la probabilité de voir un test imposé à l’élève sera plus ou moins grande :

  • Selon le système scolaire fréquenté jusqu’alors et la distance qu’il peut y avoir entre les contenus d’enseignement de ce système et ceux fixés par les programmes de l’éducation nationale française.
  • Selon la durée du « décrochage » par rapport au système scolaire français.
  • Selon les années scolaires sur lesquelles ce décrochage s’est effectué et à quel point ces dernières peuvent être fondatrices pour la suite.

Par exemple, 90% des « outils de la langue » et des bases de Mathématiques sont supposés être acquis sur les cycles 2 et 3 de Primaire, sans que les programmes ne prévoient au-delà d’avoir à revenir dessus. Un élève n’ayant pas effectué plusieurs des classes correspondant à ces cycles (CE1 à 6ème) n’aura donc guère par la suite l’occasion de rattraper son retard dans le cadre purement scolaire.

  • Selon le niveau de réintégration souhaité. Et plus particulièrement en fonction du délai qui resterait à l’élève pour rattraper un éventuel retard avant les classes d’examen (3ème, 1ère et Terminale) ou de réorientation (5ème , 3ème , 2nde) du Secondaire.

Dès lors, il devient aisé de comprendre cette pratique courante consistant à réintégrer les élèves de Primaire dans leurs classes d’âge sans leur imposer de test préalable. À l’inverse, plus la classe de réintégration visée s’élève dans les niveaux du Secondaire, plus la probabilité de se voir imposer un test en préalable à toute inscription s’accroît.

Par-delà l’angoisse de voir son enfant y échouer et se retrouver relégué dans une classe de niveau inférieur à celui escompté, la perspective du test cache un autre vilain défaut.

Traditionnellement, les familles expatriées s’arrangent pour organiser leur retour en France durant l’été. Elles ont en effet légitimement à cœur de laisser leur enfant finir l’année scolaire en cours avant le grand déménagement.

Le souci est que le CASNAV n’organise – Education Nationale oblige ! – aucune session de tests durant la période estivale. Dans le meilleur des cas, la famille rentrée en Juin, Juillet ou Août, ne peut guère espérer mieux qu’une session à la mi-septembre, ce qui dès lors n’implique une rentrée possible des enfants que début octobre. Un mois de scolarisation passé à la trappe ! Pas l’idéal en matière d’intégration.

Et un souci d’ordre scolaire qui vient soudain se doubler de considérations géographiques inattendues.

En effet, en plus de son niveau de réintégration, le CASNAV décide aussi de l’établissement dans lequel sera scolarisé l’élève.

La quête d’un logement en retour d’expatriation n’est déjà pas chose simple. Sans doute est-ce pire encore lorsqu’on reste de longues semaines dans l’expectative quant à la localisation de l’établissement dans lequel vont être scolarisés les enfants. 

 

Le CNED comme une (dure) évidence

De tous les organismes français d’enseignement à distance, le CNED est le seul – parce que le seul relevant directement du ministère de l’Education Nationale en tant qu’établissement scolaire à part entière – habilité à délivrer des VALIDATIONS OFFICIELLES DE NIVEAU (CM2, 6ème , 5ème , 4ème… Etc .) qui font autorité quant au niveau de réintégration de l’élève lors de son retour en France.

Tout autre organisme – sans méjuger par ailleurs une seconde de la qualité de ses enseignements – ne peut, quoi que certains puissent sous-entendre (ou même, de façon assez coupable, parfois affirmer) délivrer aux familles qu’une simple CERTIFICATION qui n’aura d’autre valeur officielle que celle que voudra bien lui accorder la commission du CASNAV.

« Le Centre national d'enseignement à distance (CNED) est un établissement public national sous la tutelle du ministre chargé de l'éducation. L'enseignement qu'il dispense s'adresse notamment à la population scolaire qui ne peut pas suivre une formation dans les établissements d'enseignement relevant du ressort territorial des académies. L'enseignement est conforme aux programmes enseignés dans tout établissement scolaire public, les avis de passage dans les classes supérieures et les propositions d'orientation sont valables de plein droit comme pour tout autre établissement d'enseignement public ou privé sous contrat. Les démarches à suivre pour réintégrer un établissement d’enseignement scolaire public sont les mêmes que celles prévues pour un changement de domicile. »

Source : Scolarisation des élèves de retour de l'étranger | éduscol | Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse | Direction générale de l'enseignement scolaire

Les cursus CNED exonèrent donc l’élève du passage en commission du CASNAV. Il est administrativement traité comme n’importe quel autre élève issu d’un établissement scolaire français, en France ou à l’étranger.

Ces VALIDATIONS DE NIVEAU ne peuvent cependant s’obtenir que via deux des nombreux programmes proposés par le CNED :

- Le programme « Classe Complète Réglementée » (Toutes Matières) plus particulièrement destiné aux élèves non-scolarisés.

- Le programme « Scolarité Complémentaire Internationale » (3 matières*) dédié aux élèves scolarisés dans un établissement local.

Ce dernier nécessite en sus, avant le retour en France, une légère procédure auprès du conseiller culturel. Procédure dont l’objectif est avant tout de vérifier que l’élève a bien été inscrit tout au long de l’année dans un établissement scolaire local, condition sine qua non à la validation de ce cursus CNED « allégé ».

Par ailleurs, et pour les mêmes raisons, seules les notes (et bulletins scolaires) données par le CNED bénéficient d’une reconnaissance officielle.

À ce titre, dans la perspective d’un passage d’examen (DNB, Baccalauréat) préparé à distance, ne pourront être prises en compte dans le cadre du contrôle continu que les notes obtenues via la menée du programme « Scolarité Complète Réglementée » du CNED.

Tout autre programme du CNED, ou préparation via un autre organisme français d’enseignement à distance ne laissera aux élèves aucune autre possibilité que celle de s’inscrire aux examens visés qu’en tant que « Candidat Libre ». Donc sans y bénéficier de cet estimable avantage que constitue la prise en compte du contrôle continu (50% de la note finale dans le cas du DNB), et en ne jouant leur résultat final que sur les seules notes obtenues lors de l’examen.

C’est pour cette raison bassement administrative et les avantages induits pour l’élève, mais bien conscient aussi par ailleurs de ses défauts tant décriés sur les réseaux sociaux, que le CEFEL a tout de même choisi d’accompagner les cursus CNED plutôt qu’aucun autre, dans le cadre de son programme « CNED Assistance & Classes ». Avec pour vocation première d’en palier les méchants travers et de rendre ainsi supportable la menée d’un cursus CNED en parallèle d’une scolarité locale.

En effet, inattaquable sur le fond – les programmes à la virgule près – le CNED doit sans doute sa si mauvaise réputation à un réel déficit de forme.
Des fascicules de cours peu attractifs ; des démarches d’une coupable lourdeur ; une effroyable chronophagie des cursus et démarches imposées, notamment lorsqu’ils sont menés en parallèle d’une scolarité locale en immersion ; de là viennent les commentaires sans cesse répétés que le CNED « C’est juste pas possible !».
L’organisme est là avant tout victime de sa vocation prioritaire : offrir une solution de scolarisation à des élèves, potentiellement privés de toute forme de supports et accompagnements pédagogiques. D’où des démarches qui privilégient, là où un enseignant pourrait expliquer les choses de façon claire en 30 minutes, les heures et les heures d’exercices et activités par lesquelles l’élève est supposé « bâtir ses savoirs par lui-même ».

La tentation est alors forte, pour les parents les plus conscients de l’importance de poursuivre les apprentissages en français durant les années d’expatriation, de se tourner vers l’un ou l’autre des organismes d’enseignement à distance.

L’offre online dans le domaine est désormais pléthorique, multiforme, et adaptée à tous les types d’élèves et aux projets et objectifs scolaires de chacun.

Dans ce vaste éventail de choix, il convient cependant de prendre garde aux contorsions rhétoriques ou contre-vérités que certains – sans méjuger à priori de la qualité des enseignements qu’ils délivrent - peuvent afficher pour faire paraitre la mariée trop belle.

Quelques pièges à savoir repérer donc.

Affirmer au détour d’un site, d’un post ou d’une entrevue, être « rattaché à… », « inscrit (ou déclaré) auprès de… » ou « relevant de… » tel ou tel rectorat, est une pratique qui, via ce florilège d’expressions, spécule sur l’éventuelle méconnaissance des familles quant aux règles de réintégration, offrant au cursus dans lequel les parents s’apprêtent à inscrire leurs enfants de faux airs d’officialisation.

Ne peuvent être homologués par l’éducation nationale, avec pleine reconnaissance du cursus suivi et des notes obtenues, que les seuls établissements publics (privilège exclusif dont seul le CNED, de tous les organismes d’enseignement à distance, peut se targuer, l’académie de rattachement de l’inscrit étant déterminée par sa localisation dans le monde) ou établissements privés sous contrat.

Etre « inscrit auprès », « rattachés à », « déclaré auprès » d’un rectorat consiste en une démarche à laquelle est soumise toute école prétendant au statut d’établissement privé hors contrat, avec toutes les exclusions induites en termes de reconnaissance officielle des notes et cursus suivis.

À part quelques fort anciennes institutions qui doublent leurs activités d’enseignement à distance de l’existence de locaux en France qui accueillent physiquement des élèves dans le cadre d’une scolarité complète (permettant ainsi de se conformer à l’obligation d’inspection régulière inscrite dans les statuts), l’accès à un tel statut pour un organisme strictement online est plus qu’improbable.

Quant au « relevant de… », l’expression a l’avantage pour celui qui l’énonce d’être suffisamment flou pour suggérer tout et n’importe quoi, sans vouloir rien dire au final.

Il en va de même de la reconnaissance officielle des notes attribuées, et donc de leur prise en compte – que ce soit dans le cadre du DNB ou du baccalauréat – dans la cadre du contrôle continu.
Pour rappel, un élève ne pourra en bénéficier qu’à la condition d’être scolarisé dans établissement public, un établissement privé sous contrat, un établissement français AEFE à l’étranger, ou en ayant mené à bien son cursus « Classe complète réglementées » du CNED.

Pour les mêmes raisons, c’est la reconnaissance officielle des notes attribuées par le seul CNED qui permet à ses programmes « Classe complète réglementée » et « Scolarité Complémentaire Internationale » de garantir à l’élève une réintégration dans sa classe d’âge, sans potentiel test de niveau préalable imposé par le CASNAV ou autres formes de tracasseries administratives.

Il ne suffit donc pas d’assurer aux familles que les devoirs imposés sont strictement conformes aux attentes de l’EN, ou certifié par tel ou tel organisme, pour offrir aux notes obtenues, ainsi que documents et attestations qui en découlent, une reconnaissance officielle lors du retour en France.

Afin de s’épargner d’inattendues et désagréables déconvenues e cas de retour en France, il ne saurait donc être trop conseillé aux parents de consulter le site du rectorat cité, et/ou - mieux encore !- de le contacter pour bien vérifier au préalable ce qu’implique le statut des organismes en question par rapport à la reconnaissance du cursus suivi.

Cependant, démêler le vrai du faux dans cette masse d’informations n’est finalement pas si compliqué. Il suffit de garder en tête une unique et simple règle :

La reconnaissance officielle d’une note, et donc d’un cursus scolaire, n’est ni affaire de contenu du devoir correspondant, ni des conditions dans lesquelles ce devoir a été passé. Elle ne dépend que du statut administratif de l’établissement ou organisme qui la distribue.

Et, en la matière, hors établissement public, établissement privé sous contrat, établissement AEFE ou MLF, et CNED, point de reconnaissance officielle ! Quels que soient les documents qui pourront vous être donnés au terme de l’année.

En matière d’enseignement à distance, il est toutefois quelques organismes historiques dont la qualité des enseignements est, de par leur ancienneté, connue et reconnue (comme ceux qui sont référencés sur Expat Pro). Sans résoudre le problème de la prise en compte du contrôle continu, ils jouissent désormais d’une réputation certaine auprès de l’EN, réputation qui peut parfois inciter la commission du CASNAV à s’écarter des règles, et à juger inutile d’imposer un test à un élève qui en auraient suivi les cours durant ses années d’expatriation. Sinon un test dans les matières qu’ils n’auraient pas suivi avec eux.

 

Les enjeux scolaires de la réintégration

Le second enjeu de la réintégration, quel que soit le niveau de classe visé, est bien évidemment scolaire.

Et qui dit enjeu scolaire, dis donc aussi dans le même temps pour l’élève concerné, enjeu moral.

Peu de parents sont à même de réaliser, au-delà du seul Français, la distance abyssale qui peut, séparer le système scolaire français de ce qui se pratique à l’étranger.

Il ne s’agit pas là de pointer de quelconques différences de niveau de l’un à l’autre. Mais bien de souligner, à matières potentiellement équivalentes (Maths US/Maths Françaises ; Social Studies US/HG-EMC française… Etc .), à parfois même intitulés de leçon parfaitement similaires, l’écart qui peut exister entre deux systèmes scolaires en termes de contenus de programme, démarches, méthodologies et objectifs.

Pour rappel, les programmes français sont bâtis comme des murs de briques, fondés, de cycle en cycle, d’une année à l’autre, sur un vaste jeu de prérequis indispensables.

En somme, et pour filer la métaphore, dans chaque matière, on pose tout au long de l’année les briques sur lesquelles viendront se reposer les briques de l’année suivante.

C’est d’ailleurs ce potentiel « trou dans le mur », l’ampleur donc des prérequis manquants, qu’évalue la commission du CASNAV à l’heure de juger de l’opportunité ou non d’imposer un test de niveau à l’élève.

Si certains ne veulent voir dans ce test non anticipé qu’une mesure de rétorsion à l’encontre de leurs enfants, ou se scandaliseront d’un résultat envoyant leur enfant dans une classe d’âge inférieure à celle visée, la décision de la CASNAV n’a pourtant d’abord vocation qu’à protéger l’enfant.

On peut en effet aisément imaginer – nous y sommes confrontés chaque année dans le cadre de notre section post-réintégration – la détresse profonde d’un enfant, excellent élève du système scolaire dont il est issu, relégué durablement au rang d’élève en retard et en situation durable d’échec scolaire une fois réintégré. De surcroît, sans que l’établissement d’accueil ne dispose forcément des moyens humains et compétences requises pour l’aider à rattraper son retard.

Pourquoi alors si peu de témoignages en ce sens sur les réseaux sociaux ?

Cela illustre sans doute à quel point les réseaux sociaux demeurent un miroir aux illusions où trône le diktat du « plus belle ma vie ! ». Fort rares seront ceux à venir y exposer leurs insolubles tracas scolaires et la détresse qui en découle pour leurs enfants.

Avec ce côté pernicieux propre aux réseaux sociaux : puisque personne n’en parle, sans doute cela n’arrive-t-il qu’à moi.

Il y a quelques temps de cela, m’étonnant auprès d’une maman dont le fils vivait une réintégration ô combien douloureuse, de la rareté des témoignages allant en ce sens - alors que nous-même prenions en charge, chaque année, dans notre section post-réintégrations, des élèves dans la même difficile situation scolaire -, elle m’avait répondu :

« Parce que vous croyez que j’ai envie de venir afficher sur les réseaux à quel point j’ai été légère et inconséquente avec la scolarité de mes enfants !?! »

Tout était dit…

 

Au final, pour conclure cette interminable prose et (enfin) faire simple, la perspective d’une éventuelle réintégration dans le système scolaire français se prépare en continu sur les années d’expatriation.

Elle peut passer par deux stratégies distinctes :

  • En acceptant l’éventualité d’un test de niveau imposé par le CASNAV (et les contraintes induites), et en s’y préparant donc (en particulier en Français, Mathématiques et HG/EMC) via n’importe quel support ou organisme qui permette à l’élève de poursuivre son cursus scolaire français dans le strict respect des progressions et programme de l’EN.

  • Via les programmes validant du CNED (dont le « Scolarité Complémentaire International » qui permet à l’élève de suivre en parallèle une scolarité locale) pour garantir à l’élève, sans test préalable et autres tracasseries induites, une réintégration dans sa classe d’âge lors du retour en France.

Dans tous les cas, chacune de ces stratégies s’accordent mal d’un trop long décrochage par rapport aux attentes scolaires françaises. Il va sans dire qu’un grand retard accumulé impliquera en amont de la réintégration ou une fois de retour en France un immense effort durable de remise à niveau. Le lisser sur l’ensemble des années d’expatriation se révélera sans doute moins pénible et plus efficace.


Ecrit pour Expat Pro par Pierre Chauvet, directeur du CEFEL (Centre Educatif Français en E-Learning)
Site : 
https://www.cefel.org/
Service "CNED Assistance & classes" : https://www.cefel.org/cned-assistance-classes