De nombreuses femmes deviennent entrepreneuses en expatriation.
Est-ce un vrai choix ou un choix par défaut faute d’autre option possible ? Probablement un véritable choix pour certaines et certainement un choix par défaut pour beaucoup d’autres…
En effet, il n’est pas toujours facile de retrouver un emploi dans le pays d’expatriation et ce, pour diverses raisons:
● il n’y a pas d'équivalence des diplômes
● la barrière de la langue est un obstacle
● les horaires scolaires des enfants rendent difficiles une routine de travail “9 to 5”
● …
Par conséquent, créer sa propre activité peut sembler la solution pour continuer à être active professionnellement et s'épanouir en dehors du cocon familial.
De plus, l'expatriation offre cette opportunité de changer de voie professionnelle, d’essayer autre chose, de se réinventer. Et souvent les conditions salariales du porteur de l’expatriation sont telles que c’est une période idéale pour démarrer une activité entrepreneuriale, qui pourrait s'avérer trop risquée financièrement dans le pays d’origine. De préférence une activité entrepreneuriale nomade que l’on pourra emmener avec soi lors de la prochaine expatriation car quelle frustration suprême de construire quelque chose localement qu’il faudra ensuite abandonner quelques années plus tard pour recommencer autre part !
Encore faut-il que cette activité ne soit pas perçue comme une simple occupation, histoire de ne pas s’ennuyer…
Encore faut-il que la charge domestique, les activités extra scolaires des enfants, les activités sociales de la famille, l’organisation des vacances, les visites d’amis ou de membres de la famille ou les allers-retours dans le pays d’origine laissent du temps et de l'énergie pour définir et construire cette activité entrepreneuriale.
L'entreprenariat demande en effet du temps, de l'énergie, de la discipline, de la créativité et de la résilience. Créer une activité entrepreneuriale en dilettante n’est pas la meilleure des idées car cela n'amènerait finalement que stress et frustration. Entre la famille et le travail, on serait chaque jour assis entre deux chaises…
Mais voyons voir… assise entre deux chaises… ne serait-ce pas un peu le lot de nombreuses femmes actives avec des enfants qu’elles soient employées ou entrepreneuses?
Mmm… correct (vive le patriarcat qui a la vie dure !), à une différence près… Un travail d'employée est cadré et défini, on sait plus ou moins ce que l’on doit faire. Dans une activité entrepreneuriale, on doit d’abord définir ce que l’on va faire avant de le faire. Cela représente une énorme différence au niveau de la charge mentale.
Mais revenons à nos moutons et à la question de l’entreprenariat en expatriation. L'entrepreneuriat peut en effet être à l'origine un choix par défaut en expatriation faute d’autre option. Néanmoins, pour se donner toutes les chances de construire quelque chose qui tient la route, il est nécessaire d'évaluer si on a vraiment les moyens en temps, en énergie et en espace mental pour y parvenir au risque de se voir fournir beaucoup d'efforts pour tenter d’avancer et d’atteindre ses objectifs mais ne pas y parvenir…
C’est une réflexion à mener pour soi et au sein du couple. En effet, l'activité entrepreneuriale ne doit pas juste être perçue comme une activité récréative mais une véritable nouvelle direction de carrière. Il est donc important de discuter avec son conjoint de l'objectif de cette activité, de son business plan, des moyens nécessaires pour y parvenir.
De ce que j’ai observé en expatriation et observe encore aujourd’hui lors des sessions de coaching, c’est souvent là que le bât blesse… Cette réflexion et cette discussion n’ont pas vraiment lieu.
De nombreuses femmes expatriées se lancent donc seules dans leur activité entrepreneuriale (ou avec le soutien d’autres femmes) mais pas forcément avec le soutien de leur conjoint qui peut ne pas y voir d'intérêt vu que son salaire est suffisant pour subvenir aux besoins de toute la famille, ou qui n'y voit pas d'inconvénient, du moment que tout le reste (gestion de la maison, des enfants, charge mentale, travail domestique,...) reste égal par ailleurs…
Par conséquent, ces femmes se lancent dans leur projet entrepreneurial avec passion et énergie mais leur projet vivotera sans doute quelque temps pour s'essouffler quelques mois ou années plus tard faute d'énergie et de temps… surtout si les résultats sont lents et ne rapportent pas grand chose financièrement. Or, ne dit-on pas qu’il faut au moins 3 ans dans l’entreprenariat pour commencer à générer des revenus corrects?
Alors, entreprenariat en expatriation, bonne ou mauvaise idée?
Tout dépend de la situation… A-t-on vraiment les moyens de s’y consacrer?
● Enfants plus ou moins indépendants ou encore en bas âge nécessitant beaucoup de temps?
● Situation financière confortable ou non?
● Soutien du conjoint ou non?
● Véritable choix ou choix par défaut?
● Projet réaliste sur le long terme?
● …
Afin de donner une véritable chance à son activité entrepreneuriale, toutes ces questions doivent être posées et répondues dans un dialogue constructif au sein du couple. S’il s'épanouit dans sa carrière, pourquoi ne pourrais-je pas faire de même?
Article inspiré d’une discussion de groupe entre femmes expatriées !
Écrit pour Expat Pro par Virginie Jullien, Coach de vie et de carrière, ICF PCC.
Virginie a profité de son expatriation pour réaliser son projet de cœur et créer son activité de coaching. Elle est aujourd’hui coach professionnelle accréditée par la fédération internationale de coaching et accompagne les femmes expatriées et humanitaires dans leurs transitions de vie et de carrière. Elle travaille en ligne en français et en anglais.
Son site : https://www.realisecoaching.com
Session découverte offerte: https://bit.ly/3lyPYac