Retour d’expatriation et toujours pas de poste. Que faire ?

#expatriation , #retour , #emploi

Votre contrat d’expatriation tire à sa fin et vous n’avez toujours pas de visibilité sur votre prochaine affectation : retour en France, nouvelle expatriation voire prolongation dans le pays. Vous commencez à vous poser des questions, à vous inquiéter car le temps passe vite. Par ailleurs, d’un point de vue personnel, vous avez des décisions à prendre et des actions à mener : inscription école, recherche de logement… Vous avez pourtant fait le nécessaire en interne, demandé à ce que les choses se clarifient mais hélas, il y a eu peu de réactions. Vous ne savez plus vraiment vers qui vous tourner en interne ou quelle démarche entreprendre. Les frictions sont proches, la pression présente, et il en faudrait peu pour que vous perdiez votre calme ou que vous décidiez de tout envoyer balader. Même si le timing est serré, rassurez-vous : il est encore temps de vous positionner et de saisir des opportunités pour rebondir. Votre situation n’est pas isolée, c’est le cas de beaucoup d’expatriés et d’entreprises. En revanche, il est évident qu’il vous faut agir, et a priori différemment de ce que vous avez déjà fait puisque cela n’a pas porté ses fruits.
Voici quelques conseils.

 

UNE SITUATION FRÉQUENTE 

Les retours d’expatriation sont compliqués à gérer. Il est difficile pour les entreprises de vous proposer des opportunités adéquates qui soient pile poil « ouvertes » à la fin de votre expatriation. Par ailleurs, en étant en expatriation, vous êtes sorti des radars habituels, il y a eu entre temps des réorganisations, les personnes que vous connaissiez ont changé de postes, il y a de nouvelles équipes RH…. Les gens ne vous connaissent pas forcément et en conséquence, ne pensent pas à vous en priorité. Enfin, même si votre entreprise est avancée en matière de gestion RH et de gestion des compétences, elle n’a pas réellement les moyens ni le temps de mesurer l’exacte ampleur de votre évolution professionnelle ni de savoir ce que vous souhaitez faire désormais. Rappelez-vous enfin que si la fin de votre expatriation est votre sujet numéro 1, ce n’est pas le cas de l’entreprise. Le temps passe différemment … Donc, manifestez-vous mais avec justesse.


IDENTIFIEZ LA PERSONNE RH QUI VA COORDONNER VOTRE MOBILITÉ

Bien sûr, il vous faudra activer des opérationnels, votre réseau etc. Mais avant tout, il vous faut identifier la personne des RH qui va se charger de piloter votre mobilité au retour. En général, son nom se trouve dans votre contrat d’expatriation. Si ce n’est pas le cas, demandez-vous : « si je rentre, à défaut de nouvelle opportunité, de qui vais-je dépendre ? » « Si je revenais dans mon ancienne division, je dépendrais de quel RH ? ». C’est cette personne qui va pouvoir vous aider « en étape 1 ». 

C’est à elle que vous pourrez partager votre inquiétude sur la suite, lui expliquer où vous en êtes, qui vous avez contacté, le timing serré… mais surtout : expliquer votre parcours dans l’entreprise (si vous ne vous connaissez pas), ce que vous avez fait en expatriation et ce qui ferait sens à l’idéal pour la suite. 

Pourquoi ? Parce que vous devez lui permettre de faire le lien avec des opportunités en interne, lui donner des arguments pour parler de vous en réunion de mobilité, lui fournir de la matière pour qu’elle sache vous présenter et défendre votre candidature.

Retenez enfin que les RH, si vous dépendez d’eux, aiment et demandent à être au courant de vos actions (notamment celles de réseautage auprès d’opérationnels, d’autres RH…). Agissez en partenariat avec eux autant que possible. Si vous faites « votre marché » dans votre coin et si les choses aboutissent, l’opérationnel devra les mettre dans la boucle quoiqu’il arrive. Et autant qu’ils soient en support de votre mobilité ! Car au final, ce sont eux qui vont se charger de votre transfert, de coordonner avec le RH de la division que vous allez rejoindre, qui vont travailler sur votre avenant, votre rémunération… etc. 

 

En revanche, il y a des erreurs assez courantes à ne pas commettre lorsque vous exprimez vos souhaits d’évolution. J’en partage 3 ci-après (issues du terrain ! en tant qu’ex RH)

Dire à votre DRH : 

Je veux un P&L » « Je veux continuer à gérer des équipes »
Cela veut tout dire et rien. Votre demande, présentée de cette façon, aura peu de chances d’aboutir. Il faut du concret, parler plutôt de contextes, d’enjeux que vous recherchez. 

 « Je suis ouvert à tout »
Vous risquez de vous retrouver face des opportunités qui au final ne vont pas vous plaire et qu’il sera difficile à décliner puisque « dans l’absolu, tout peut faire sens ». Vous réussirez peut-être à décliner une fois, deux fois mais plus, vous deviendrez un problème pour l’entreprise…

 « Qu’est ce qui est prévu pour moi ? »
Vous risquez d’être déçu ! Certes, l’entreprise doit vous proposer un poste à l’issue de votre expatriation mais sans guidage de votre part, cela va être difficile pour elle de vous orienter, de vous proposer ….. Et en attendant, pour vous le temps file…

Vous devez être acteur de votre mobilité. C’est à vous de prendre les choses en main, d’expliquer le type de poste que vous recherchez à l’idéal, et pourquoi. On croit souvent à tort qu’être précis va réduire les possibilités. Au contraire, cela permet d’aller plus vite, et va susciter des idées d’opportunités.

 

 

SI APRES CES ECHANGES/ACTIONS, VOUS N’AVEZ TOUJOURS PAS DE POSTES. VOICI 2 OPTIONS A CONSIDERER

Option 1 : Accepter une mission intermédiaire
Elle vous permettra de rentrer, de renouer avec votre réseau en France et d’avoir plus de temps pour trouver votre prochain poste. Ne le prenez pas comme un échec. Si vous veillez à bien délimiter cette mission dans le temps et à ce qu’elle ait du sens par rapport à vos compétences, vos acquis, votre projet, cette mission pourra devenir un atout qui vous permettra de rebondir sur un poste très intéressant. A savoir : on remarque assez souvent que les fruits de l’expatriation se sentent 1 à 2 postes plus tard (en termes de réel saut professionnel). 

Option 2 : Demander à prolonger votre expatriation d’une année
Cette solution peut vous permettre de mieux valoriser les actions menées pendant vos 3 années d’expatriation. Les résultats de nos actions se font sentir toujours un peu après ; c’est une occasion d’en récolter les fruits et de mieux les valoriser. Et durant cette prolongation, vous pourrez davantage anticiper, planifier, construire votre retour. Vous pourrez par exemple vous engager sur des missions transversales pour vous rendre visible, essayer d’avoir des interactions avec des personnes pertinentes pour votre retour... 

 

Bref, vous l’aurez compris, le retour d’expatriation n’est pas simple. C’est pour cette raison que je vous recommande vivement de ne pas rester seul et de vous faire accompagner d’un expert. 

Bénéficier d’une réflexion guidée, apprendre à valoriser son expatriation, à parler de ses résultats, bien identifier ce que serait votre prochain poste idéal et pourquoi, savoir défendre ce projet, exprimer ses motivations avec clarté, jongler avec vos opérationnels, vos différents RHs, vos mentors …. et être conseillé pour piloter chacune de vos actions (mail, échanges, entretiens, relances, tactiques…) vous permettra inévitablement de garder le cap, l’énergie, le recul, la confiance et d’aboutir beaucoup plus vite !

 

Ecrit pour Expat Pro Par Caroline Degrave

Caroline Degrave accompagne les Cadres et Dirigeants Expatriés à piloter leur carrière au retour.
Elle a géré de nombreux expatriés dans le cadre de ses précédentes fonctions RH, et a par ailleurs elle-même été expatriée pendant des années. Elle connait les coulisses des grands groupes sur ce sujet, et notamment ce qu’il faut faire et ne pas faire. 
Vous pouvez planifier un échange visio exploratoire en cliquant sur le lien ci-après : 
https://www.carolinedegrave.com/session-diagnostic/
Pour consulter des témoignages concernant ses services, cliquez ici :
https://carolinedegrave.com/temoignages/