Faire écrire sa biographie par un écrivain-biographe : une aventure introspective engageante et passionnante

#expatriation , #biographie , #expatpro

De quoi parle-t-on lorsqu’on parle d’écriture biographique ?

Il existe, dans les faits, plusieurs catégories de ce que l’on nomme le « récit de vie » :

  • Le journal intime : son auteur en est le diariste, qui s’exprime à la première personne et le plus souvent en style parlé et de manière chronologique.

  • L’autobiographie, dont Philippe Lejeune, spécialiste en la matière, donne la définition suivante : « Un récit introspectif qu’une personne réelle fait de sa propre existence lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa propre personnalité. » (in Le Pacte autobiographique, 1975). Ce genre, très ancien, remonte à Saint-Augustin. Les Essais de Montaigne et Les Confessions de Rousseau en sont également des illustrations fameuses.

  • Les mémoires sont un genre dans lequel les évènements prennent plus de place que les aspects personnels, où le récit va se concentrer sur les « grands » acteurs de la société, du vivant de l’auteur. Celui-ci, qui parle à la première personne, est davantage un témoin qui observe l’Histoire se faire.

  • La biographie est le récit de la vie d’une personne réelle à la troisième personne du singulier. Elle peut être totale ou partielle, porter sur une période ou un évènement en particulier. Elle peut raconter une personne vivante ou disparue.

  • Le roman autobiographique est une œuvre dans laquelle l’auteur mélange la réalité et la fiction sans qu’on puisse démêler le factuel du fictionnel.

  • L’autofiction est un genre plus difficilement définissable, où l’auteur parle de lui, de faits réels, mais d’une manière fictive…

 

Pourquoi vouloir se raconter ?

Il existe de nombreuses raisons qui poussent un individu à écrire son récit de vie, ainsi que de multiples éléments qui vont influer sur la forme que va revêtir cette histoire.

Néanmoins, il y a en premier lieu la volonté de transmettre, de dire des choses à un public ; celui-ci peut être un cercle familial restreint, ou bien un lectorat plus large que l’on souhaite atteindre pour partager son expérience parce que l’on pense que celle-ci, par sa nature, est susceptible d’intéresser un plus grand nombre.

 

Comment se raconter ?

Une biographie n’est pas la transcription linéaire d’une parole que l’on débite à la volée, même si celle-ci en est la base, le matériau principal. L’écrivain biographe a la tâche, avec la personne biographiée, de mettre cette parole en récit, en intrigue, même. Il y a donc mise en œuvre d’une réflexion sur soi-même, sur le sens de son histoire.

Le genre adopté (dont la typologie est présentée plus haut) peut être proposé par le biographe, choisi par le client, ou bien la résultante d’un échange entre eux.

Le biographe adopte le style d’écriture agréé ou décidé par la personne[i], qui rendra son histoire intelligible et agréable à la lecture.

 

Pourquoi se raconter particulièrement lorsqu’on est / a été expatrié.e ?

L’expérience de l’expatriation est en soi particulière, exceptionnelle parce qu’elle n’est vécue que par une minorité d’individus (bien que le phénomène ait pris de l’ampleur avec la mondialisation). Chacun.e de nous, qui est ou a été expatrié.e peut ou a pu faire l’expérience de la complexité que présente le fait de (se) raconter aux autres, à ceux restés en France. On a parfois le sentiment de vivre dans un « monde à part ». Notamment, les différences culturelles, les choses spécifiques que l’on est amené à vivre dans un pays différent du nôtre ne sont pas faciles à dire, à « expliquer », à transmettre. Lorsque nous parlons à notre famille, à nos amis restés « au pays », nous constatons souvent qu’ils ne « comprennent pas vraiment ». Prendre le temps de raconter cette expérience, la mettre à l’écrit et en récit, en faire un livre qui pourra être lu, cela crée la possibilité d’être davantage entendu, compris.

De plus, au-delà du lecteur, le processus du récit de soi est une manière pour celui qui le mène de « faire le point », de prendre du temps et du recul pour regarder, comprendre soi-même, mettre en perspective ce qu’il ou elle a vécu. « S’écrire », c’est se donner l’instrument qui permet de faire connaissance avec l’intime de soi-même, d’établir des liens entre les expériences vécues, les souvenirs du passé, la vie présente et les projections dans l’avenir.

 

Pourquoi faire appel à un tiers ?

Tout d’abord parce que cela demande du temps, beaucoup de temps. Et, même lorsque la volonté est là, il arrive le plus souvent que la vie nous fasse repousser perpétuellement ce projet.

Mais aussi – et surtout - parce que même lorsqu’on « sait » soi-même écrire, le regard et l’écoute d’une tierce personne, d’un professionnel capable d’analyser et de percevoir permettent le développement d’un récit d’autant plus riche qu’il se révèle au fur et à mesure et grâce à l’échange avec le biographe.

 

Quel est le processus ?

Le travail d’écriture biographique s’inscrit généralement dans un temps assez long (plusieurs mois, un an). Il s’appuie sur une série d’entretiens présentiels (préférablement) ou à distance (en visioconférence) entre la personne biographiée[ii] et le biographe. Le nombre d’entretiens et la durée de ceux-ci dépendent de la volonté de la personne, de ce qu’elle « a à dire », du temps et du budget à disposition. Lors de ces entretiens, le biographe enregistre (sur accord du client et sous clause de destruction de ces enregistrements à la fin du travail) la totalité des propos échangés. Il prend également des notes.

Le client fournit éventuellement des documents (notamment des photographies) qui étayent et soutiennent le récit (et y seront éventuellement intégrés dans sa forme finale).

Le biographe peut s’appuyer – à la demande du client – sur des recherches générales ou spécifiques qui permettront de mettre en contexte le récit individuel du client.

Le biographe écrit. Il met en récit le matériau collecté lors des entretiens et apporté par la personne.

S’ensuivent des allers et retours entre la personne biographiée et le biographe, qui permettent de faire évoluer le récit jusqu’à ce qu’il prenne une forme finale qui satisfasse le client.

Le biographe fournit in fine un manuscrit au format pdf.

En option, le biographe peut accompagner le client sur le volet de l’édition et de l’éventuelle publication du livre.


Ecrit pour Expat Pro par Julien Lescaux, écrivain-biographe
contact@lavirgulepoint.fr

https://www.lavirgulepoint.fr


[i] Il peut s’agir d’un style qui « ressemble » à la personne, afin que les lecteurs l’y reconnaissent clairement, ou bien d’un style « emprunté » ; notamment dans le cas d'un roman autobiographique.

[ii] La personne qui raconte son histoire n’est pas nécessairement le client ; celui-ci peut-être un parent, la famille… En effet, il n’est pas rare que ce soit la famille qui offre ce cadeau à l’un de ses membres.