Les 6 clés pour réussir votre adaptation culturelle dans un nouveau pays d’accueil

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S’expatrier, c’est à la fois ouvrir le champ des possibles pour soi et ses proches, tout en ayant à faire face à de très nombreux défis qui requièrent de s’adapter de manière intense à une nouvelle réalité. Véritable « transplantation » - l’on va planter ses racines en dehors de son/ses pays d’origine, au moins pour un temps – l’expatriation est un processus qui présente des phases particulières d’adaptation à la culture du pays d’accueil.

 

Principale difficulté à l’expatriation, cette adaptation à une nouvelle culture jusque-là inconnue peut être représentée par une « courbe d’ajustement au changement culturel » (1).

Etape 1 : la Lune de miel  

Cette phase est caractérisée par des sentiments de curiosité et d'excitation. Les différences culturelles sont perçues comme attrayantes et intrigantes et sont considérées comme des différences superficielles. L'expatrié.e trouve également de nombreuses similitudes entre sa culture d'origine et la culture d'accueil. Après tout, nous sommes tous des êtres humains !

>> Clé n°1 : la lune de miel nous permet de faire face positivement à une réalité qui peut être diamétralement opposée à celle que nous connaissions jusqu’ici. Elle peut durer plusieurs mois. Elle vous permet aussi de stocker des souvenirs positifs et d’être en énergie haute. Profitez de ce moment, tout en gardant à l’esprit que la culture d’accueil est différente de la vôtre et que ces différences vont nourrir votre propre développement.

 

Etape 2 : Le choc culturel initial 

Cette phase est caractérisée par des sentiments de confusion et de désorientation. L'expatrié.e s’aperçoit qu’il/elle ne connait pas les ressorts de la culture d’accueil (langues, comportements, nourriture, transports, traditions, fêtes, histoire, etc.) et éprouve donc des tensions frustrantes.

>> Clé n°2 : à cette étape, il est important de garder votre curiosité intacte et d’appréhender chaque nouveauté comme un moyen d’apprendre et de découvrir, même si cela n’est pas aisé. A travers vos expériences quotidiennes, vous explorez les systèmes de valeurs, les croyances, les besoins et les limites qui sous-tendent la culture locale. Et cela c’est passionnant !

 

Etape 3 : L’adaptation superficielle 

Cette phase est caractérisée par des sentiments de réussite et de capacité à fonctionner dans sa nouvelle culture. L'expatriée.e développe sa capacité à communiquer ses besoins fondamentaux et il/elle conscientise les codes et les indices comportementaux qu’il/elle perçoit.

>> Clé n°3 : A cette étape, c’est votre capacité d’observation et le respect dont vous allez faire preuve à l’égard de la culture d’accueil qui va vous permettre d’y faire vos premiers pas. Votre humilité sera un atout majeur dans votre capacité à produire des étonnements positifs par rapport à votre culture d’accueil.

 

Etape 4 : La dépression et l’isolement 

Cette phase est caractérisée par des sentiments de désespoir et d'aliénation. L'expatriée.e prend conscience de différences culturelles fondamentales très profondes. Sa capacité limitée pour s’y adapter les rendent d’autant plus oppressantes. Il/elle commence à remettre en question son propre système de valeurs et son sens du moi.

>> Clé n°4 : durant cette phase, vous pouvez ressentir un certain « mal du pays » qui fait écho à la mesure que vous prenez des différences culturelles réelles. Cette phase peut surgir durant les mois plus froids d’hiver. A ce stade, ne restez par seul.e. Essayez de trouver des soutiens autour de vous, parmi la communauté expatriée locale, car ils sont aussi passer par là, ou parmi vos amis locaux qui ont la capacité de faire preuve d’empathie. L’accompagnement d’un coach spécialisé à ce stade peu aussi être très utile pour passer cette étape, probablement la plus difficile du processus.

 

Etape 5 : La réintégration et la compensation 

Cette phase est caractérisée par des sentiments d'affirmation de soi et de rébellion. L'expatriée.e, qui est maintenant conscient.e des valeurs fondamentales, des attitudes et des codes caractéristiques de la nouvelle culture, enfreint intentionnellement les règles afin d'avoir un sentiment de contrôle.

>> Clé n°5 : sentiment de puissance et de contrôle vous renvoient probablement une image positive, celle d’une personne qui est en capacité de se distancier des codes de la culture locale, tout en les connaissant et les comprenant dans une large mesure. Ici, vous êtes dans une phase de transition transgressive. L’importance est bien dans le mot transition puisque l’aspect transgressif, lui, s’il demeure, peut vous amener à dériver vers une forme d’irrespect envers la culture locale. Portez donc une attention particulière à votre besoin de contrôle si celui-ci vous mène à trop d’actes ou pensées culturellement inacceptés.

 

Etape 6 : L’autonomie et l’indépendance 

Cette phase est caractérisée par des sentiments de bien-être et de confiance en soi. L'expatriée.e maîtrise maintenant les codes culturels locaux et ce qui était hier inconnu revêt une familiarité rassurante. Il/elle est capable de combiner ce qu’il perçoit comme bon dans sa propre culture et dans celle de son pays d'accueil, dans une relation qui accroit son bonheur personnel et profite à ceux qui l'entourent. 

>> Clé n°6 : c’est à cette étape que vous pouvez pleinement déployer vos nouvelles compétences interculturelles, développées tout au long de votre apprentissage. Vous êtes en mesure de mener vos projets personnels, professionnels, familiaux, sociaux, de manière adaptée et vous avez trouvé un niveau d’énergie optimal.

 

Vous êtes maintenant armé.e pour vivre les étapes de votre adaptation interculturelle en pleine conscience ! Ainsi, vous allez vivre ce processus d’apprentissage et de développement personnel en identifiant les phases par lesquelles vous êtes passé.e, celles que vous vivez en ce moment et celles qui sont encore à venir.

 

Dans tous les cas, souvenez-vous que chaque étape de cette expérience transitionnelle est normale et que sa durée est très variable. Le processus dans son ensemble peut durer jusqu’à 1 ou 2 ans. Gardez aussi en mémoire que chaque membre de votre famille peut évoluer d’étape en étape à un rythme différent. Vos évolutions respectives seront impactées par toutes vos expériences, qu’elles soient personnelles ou professionnelles.

 

Ecrit par Sandrine Gelin, Coaching, Conseil et Formation.
Son site : 
https://www.glshift.com/

(1) Le processus d’adaptation interculturelle peut aussi être décrit en 4 étapes principales simplifiées, sous forme d’une courbe en U (J.S. Black et M.E. Mendenhall – 1991 – U-Curve Adjustment Therory) ou même en U inversé.