Je me sens bien en expatriation : l’écriture, une alliée puissante !
Tu vis à l’étranger.
C’est le début d’une nouvelle aventure, ou non.
Tu te sens à la fois excitée, troublée, perdue. Un peu triste aussi. Angoissée.
Et si tu n’arrivais pas à te faire à ta nouvelle vie ?
Et si tu ne rencontrais personne avec qui vraiment te lier ?
Et si tu ne retrouvais pas de boulot ?
Et si tu n’arrivais pas à oublier que tu as laissé derrière toi tes parents et tes amis ?
Je pourrais continuer comme ça longtemps.
Culpabilité, sentiment d’isolement, crise identitaire : STOP !
Que pouvons-nous faire pour arrêter de cogiter et trouver des solutions à cette instabilité émotionnelle qu’il est tout à fait normal de vivre en expatriation ?
Je te propose 3 clés et 3 exercices d’écriture pour t’aider à ne pas culpabiliser, à créer du lien et à savoir ce qu’on veut pour soi, et t’aider à mieux vivre ton expatriation.
Anticiper
Souvent, quand on apprend qu’on (re)part à l’étranger, on est pris dans le tourbillon des préparatifs sur le court terme. On contacte des déménageurs, on regarde les quartiers sympas où habiter, les agences immobilières à contacter, les écoles, si on a des enfants.
On pense installation rapide et efficace.
On pense moins : « Et moi, comment je vois MON expatriation ? »
Et là, je parle plus pour les femmes qui suivent leur conjoint, mais pas que.
Avec l’expérience, j’ai appris qu’il était pourtant fondamental d’anticiper certaines choses qui ne me semblaient pas indispensables lors de mon premier départ.
Coupable !
Anticiper le fait que j’allais me sentir seule et loin de tout, et que j’allais pouvoir expérimenter un terrible sentiment de culpabilité en pensant à mes proches, à mes parents qui vieillissent et moi très loin.
Je n’avais pas pensé aussi que cette culpabilité serait d’autant plus insidieuse, la vilaine, que ce sentiment de mal être aurait à lutter contre l’idée, souvent fausse, que la vie en expatriation, « c’est trop de la balle »! En effet, pour bon nombre de personnes, vivre à l’étranger, c’est avoir la vie rêvée, pas de soucis, on peut se reposer, vivre pour soi etc. Or, nous savons bien que non, nous qui habitons loin depuis maintenant quelques années. La vie en expatriation, c’est aussi un bouleversement total, c’est bien plus complexe que cela et ça remue fort.
Anticiper ce sentiment de culpabilité est donc primordial car d’après mes observations, il est bien présent et il peut nous ronger.
Dis-toi que c’est normal de sentir prise entre deux feux. Celui d’avoir envie de découvrir de nouveaux horizons, de vivre à fond cette expérience et celui de penser à tes proches, au temps que tu ne passes pas avec eux, à l’aide que tu ne peux pas apporter parce que tu vis loin.
Tu as fait ton choix, et il est valable. C’est ta vie. Tu sentiras quand viendra le moment de revenir dessus, et tu pourras aussi mettre en place des choses à distance pour rester présente.
En quoi l’écriture peut t’aider là-dessus ?
En posant les mots sur ce que tu vis. En mettant noir sur blanc tes émotions profondes, tu crées une distance, tu fais un pas de recul et cela te permet d’y voir plus clair, de décharger le trop plein émotionnel qui pourrait t’embarquer vers des pensées qui te submergent, voire des crises d’angoisse, tout en restant vraie. Il ne s’agit pas de te dédouaner mais de regarder en face tes décisions et de les assumer.
2 exercices pour t’aider :
- Propose-toi 5 minutes d’écriture automatique quotidiennes pour vider tes pensées. Sans filtre. Tout ce qui déborde. 5 minutes au réveil, 5 minutes avant de te coucher. 5 minutes à dégainer en cas d’urgence. Tu sentiras alors un flux s’installer et la sensation que la légèreté revient, petit à petit.
- Si tu souhaites être dans le partage avec tes proches, je t’invite à créer ton carnet de voyage, en format papier ou blog. C’est un moyen très spécial de partager ce que tu vis et tu libèreras ta créativité en te faisant beaucoup de bien. Tu te sentiras apaisée et en lien avec tes proches. L’envoi par courrier reste spécial, fort : cet objet que l’on reçoit qui a été conçu rien que pour nous, imagine ! Rappelle-toi comme tu adorais recevoir des lettres de tes copines ou copains !
Créer du lien
En expatriation, on peut se sentir seule, très seule. C’est vrai. Malgré les groupes qui existent, malgré les clubs etc. Ce n’est pas de ta faute. Parfois, on sent qu’on ne cadre pas avec ce qui existe et c’est normal. Ça arrive. Parce qu’on est toutes différentes.
Là aussi, l’écriture est un outil puissant pour créer du lien.
Parce qu’il te permet d’établir un dialogue avec toi-même, quand tu écris seule, de clarifier ce que tu veux et comment tu le veux. De te poser des objectifs précis. De prendre du recul. De te donner du courage, aussi, pour aller vers les autres.
Parce que, si tu t’inscris dans un atelier d’écriture, en ligne ou en présentiel, tu vas connecter à d’autres personnes. De manière profonde. Vraie. Parce que les mots nous embarquent, nous guident et qu’ils ne mentent pas si on joue le jeu de l’authenticité.
Ce qui se passe en atelier est toujours très fort, quand, après la lecture d’un texte, le silence, le recueillement même, s’installe. On se regarde, on regarde la participante qui a lu, on est dans la gratitude du cadeau offert. Et puis on parle, on échange sur ce qui a été dit, on remercie, on est véritablement avec les autres.
Crois-moi, quand tu ressors d’un atelier d’écriture, tu es regonflée à bloc et pleine d’une énergie nouvelle. Et durable !
Retrouver son identité
Vivre à l’étranger c’est aussi, parfois, perdre de vue qui on est.
On devient « la femme de », « la maman de », mais NOUS dans tout ça ? C’est dur, ça nous mine petit à petit. On n’a souvent plus de boulot si on a suivi son conjoint, on a moins d’indépendance car on ne gagne plus d’argent. Parfois, on ne parle pas la langue du pays, ce qui ne facilite pas l’autonomie.
On en vient à se demander ce qu’on fait là, à ressentir ce déclin professionnel ou cette perte de sens. A qui, à quoi sert-on ? Qu’est-ce qu’on veut vraiment pour nous ? Quel sera notre avenir ?
Ces questions arrivent à un moment donné. Plus ou moins fort. Il faut se dire que c’est un moment charnière. Cet instant où tu sens que tu dois faire quelque chose pour que ça rebascule du bon côté.
L’écriture est encore une fois ton alliée. Déjà, parce que tu l’as toujours à portée de main. Dès que tu sens les questionnements remonter, tu peux les noter, commencer à poser quelques mots dessus. Evacuer.
Pourquoi ? Parce que c’est important. Ça fait partie de ton expérience d’expatriée et tu as le droit de ressentir cela.
C’est en écrivant que tu vas prendre conscience de ce qui est fondamental pour toi, ce sur quoi tu ne veux plus faire de concession. L’écriture t’aide à te positionner. Avec force et conviction.
En écrivant quotidiennement, tu laisses émerger ce que ton cerveau conscient aimerait étouffer et c’est là que tu vas réaliser que tu dois, tu peux bouger.
☀️Voici un rituel fort sympathique à réaliser pour mieux se connaître, imaginé par Linda Trichter, enseignante américaine. Il s’agit d’investiguer ses pensées pour pouvoir y réfléchir immédiatement, ce qui a un impact positif sur notre humeur.
Comment ça marche ?
Installe-toi dans un lieu que tu aimes, où tu ne seras pas dérangée.
Mets de la musique baroque et allume une bougie. Cette musique permet de maintenir l’attention et ne te distrait pas. La bougie est ton point de concentration.
Ecris tes pensées pendant 25 minutes, sans filtre, ce qui te vient, et dès que tu es face à une pensée, une émotion forte, pose-toi cette question :
« Qu’est-ce que j’entends par là ? »
Ecris ce que te murmure ta voix intérieure.
Par exemple : je me sens mal, je n’arrive à rien faire. Comme paralysée. Pourquoi ? Le souffle me manque. Envie d’air. Besoin d’air.
Il est important de laisser venir ce qui est là. Ne cherche pas à être littéraire. Entend tes phrases. Comme une méditation.
Tu verras que cela te permet de nettoyer ton esprit et d’améliorer ton humeur. Tu te sentiras plus calme et plus déterminée. En effet, en écrivant ainsi régulièrement tu feras plus confiance à tes raisonnements, tu deviendras en quelque sorte ta propre conseillère et assoiras ta légitimité intra-personnelle pour oser faire des choses importantes pour toi.
Te sentir bien en expatriation, c’est possible !
L’écriture est ton alliée pour agir sur le sentiment de culpabilité, d’isolement et de perte d’identité.
A toi d’oser l’utiliser. Tu la portes déjà en toi !
Ecrit pour Expat Pro par Mélanie Saysombat - Waka Tanka Connection.
Expatriée depuis 10 ans, formatrice de Français Langue Etrangère et professeur des Écoles de formation, Mélanie propose des ateliers d’écriture créative et introspective qui font du bien ! Des ateliers pour vous offrir du temps rien que pour vous, vous faire gagner en confiance et en estime de vous. Elle propose aussi une toute nouvelle version de son Tipi d'Écriture pour les "conjoints suiveurs".
Site : https://www.wakatankaconnection.com/