Comment aborder sereinement la rentrée scolaire à l’étranger ? C’est la rentrée et tout est nouveau !

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Avant d’arriver dans votre pays d’expatriation, vous avez défini vos attentes éducatives en famille et mené vos recherches pour porter votre choix vers un système éducatif qui vous convienne. Certains parents font le choix d’une scolarité dans un lycée français ou international, quand d’autres choisissent une scolarité dans le système scolaire du pays d’accueil. On peut dire qu’il y a autant de choix de systèmes éducatifs que de situations familiales : la raison économique est souvent la première citée (les écoles internationales étant souvent bien plus chères que les écoles locales). 

Ça y est, vos enfants reprennent le chemin de l’école. Mais cette année, la rentrée est particulière : vous êtes arrivés dans un nouveau pays, vos enfants vont découvrir une nouvelle école et bien souvent un fonctionnement scolaire très différent de ce qu’ils connaissaient. Nous savons bien que le déménagement et l’arrivée dans un nouveau système scolaire sont synonymes de nouvelles découvertes et de challenges, tant pour nos enfants que pour nous parents. 

Comment aborder sereinement cette rentrée et aider nos enfants dans cette nouvelle expérience ? 


1. Se renseigner pour bien comprendre le fonctionnement et la philosophie de l’école

Que ce soit par choix d’inscrire vos enfants dans la culture locale pour l’apprentissage de la langue du pays, ou par adhésion au projet de l’école (Montessori, internationale…), renseignez-vous bien. Il est nécessaire de vérifier que vos attentes correspondent bien à la réalité de l’école. “Sur le papier, la philosophie de l’école était super intéressante, c’était d’inspiration Freinet. Au final, ma fille est sortie de là sans savoir écrire, avec d’énormes lacunes. Je regrette aujourd’hui ce choix”, raconte Laure à propos de son expérience au Québec. Pour vous renseigner, n’hésitez pas à parler avec d’autres parents : une discussion vaut bien mieux souvent qu’un site internet accrocheur. De nombreux parents ouvrent des groupes de discussion ou des forums sur les réseaux sociaux, il peut être intéressant d’y glaner des informations que vous pourriez avoir manqué par ailleurs.


2. Communiquer avec l’école

“Après une semaine de rentrée, on est déjà bombardé de messages, c’est trop!” raconte en plaisantant Stéphane. Certains parents trouveront en effet que l’école communique beaucoup trop, par rapport à l’école française. D’autres devront au contraire aller à la pêche aux informations : par exemple, le système néerlandais qui est extrêmement bienveillant pour les enfants, fait peu de bilans académiques en cours d’année. Il est fréquent que les parents apprennent une difficulté d’apprentissage de leur enfant en fin d’année, quand la sélection et le classement des élèves se fait pour entrer en collège. “J’aurais bien aimé être prévenue plus tôt, maintenant il est trop tard pour changer d’’orientation” raconte Ingrid à propos des difficultés de sa fille. 

Ainsi, dès la première semaine de rentrée, prenez contact directement avec les enseignants de vos enfants. N’hésitez pas à demander leur fonctionnement au niveau des devoirs à rendre, des tests, etc… Et ne soyez pas surpris que l’on vous demande de vous impliquer: le système scolaire français inclut peu les parents en comparaison de nombreux autres. Prévoyez du temps pour aller aux réunions et faire du volontariat. 


3. Se simplifier la vie

L’arrivée dans un nouveau pays est synonyme de tracasseries administratives. Souvent, l'inscription dans une école coïncide avec des rendez-vous médicaux pour vérification des vaccins et de la santé de l’enfant. Courir d’un centre médical vers un autre peut être épuisant. De même, trouver les fournitures adaptées, l’uniforme demandé, la lunch box si besoin, etc… Autant de nouvelles pratiques pour les nouveaux parents. Allez au plus simple pour cette première rentrée, vous aurez le temps d’adapter ensuite! 

Pour cela, il peut être utile de demander à l’école de vous fournir les numéros de centres médicaux gratuits qui pourront recevoir votre enfant. Certaines écoles vendent un kit de fournitures toutes prêtes: même si votre enfant aurait voulu la dernière trousse à la mode ou le cahier rose, expliquez-lui que cette année, vous achetez directement à l’école car cela vous fait gagner du temps. 

Faites-vous à l'idée que vous ne pourrez peut-être pas tout contrôler dès le début. Si vous étiez plutôt du genre parent délégué, très engagé dans la scolarisation de vos enfants, acceptez d’avoir un peu moins la main cette année. 

Enfin, pour cette rentrée particulière, choisissez vos combats, et concentrez-vous sur un seul. Si votre enfant de primaire ou de collège ne parle pas la langue du pays d’accueil et se trouve dans une école locale, ne le surchargez pas en plus avec des cours de français. Vous lui ferez rattraper ses quelques lacunes en français plus tard, il sera bien encore temps. De la même façon, si vous ne trouvez pas toutes les activités extra-scolaires auxquelles il était inscrit avant l’expatriation, pas de panique, faites-lui découvrir autre chose et profiter de cette année pour prendre du temps avec lui après l’école. 


4. Faire confiance, être bienveillant

Avant tout, faites confiance à vos enfants. Une adaptation prend plusieurs mois, si ce n’est une année entière. C’est souvent la deuxième année que les enfants se sentent à leur place dans leur école. Les enfants sont très adaptables, vous serez surpris de la vitesse à laquelle ils apprendront une nouvelle langue et de nouvelles habitudes de travail. 

Les moments des devoirs deviennent compliqués car vous n’avez pas la même méthode que votre enfant? Pas facile parfois de voir que l’enseignement d’une matière (par exemple les mathématiques) est très différent de l’enseignement en France. Laissez-le vous montrer comment il fait. Faites confiance aux professeurs de votre enfant et aux méthodes de l’école.

Si besoin, demandez des éclaircissements à la maîtresse ainsi que des titres de manuels pour vous aider. Soyez bienveillant avec vous-même et rappelez- vous: l’expatriation engage un changement d’état d’esprit, vous encourageant à reconsidérer parfois vos anciennes habitudes…


5. Ecouter les besoins de ses enfants pour les rassurer

L’arrivée dans un nouveau pays et une nouvelle école peut être vécue comme un moment très déstabilisant pour l’enfant. Alors que certains s’épanouiront dans un cadre différent, laissant la part belle au sport ou à la création artistique, d’autres enfants se sentiront très seuls. La perte des copains, la barrière de la langue, les difficultés d’apprentissage sont autant de challenges pour les enfants. Soyez présents pour eux, même si vous êtes vous-même dans un nouveau travail très prenant. Votre enfant a besoin de parler, écoutez-le et rendez-vous disponible. 

Vous pouvez vous rassurer et rassurer votre enfant: “C’est normal de ressentir cette tristesse, tes copains sont loin. C’est normal de se sentir différent.” Vous pouvez lui demander de se souvenir d’un moment où il s’est senti fort et sûr de lui. Faites- lui ressentir à nouveau cette force intérieure, et aidez-le à la retrouver chaque fois qu’il en aura besoin. Certains enfants aiment bien partir à l’école avec la force d’une créature magique (un dragon, une fée) qui les aidera dans les moments difficiles de la journée.

 

6. Oser demander de l’aide

Si malgré tout, après plusieurs mois, vous observez que votre enfant est toujours soucieux ou anxieux dans sa nouvelle école, n’hésitez pas à demander de l’aide. Quasiment toutes les écoles ont des personnes référentes pour le bien-être des enfants (psychologues scolaires, counsellors, enseignants spécialisés…). Il peut être utile de trouver d’autres parents dont les enfants sont passés par les mêmes difficultés. 

Enfin, n’hésitez pas à vous tourner vers une aide extérieure: un professionnel spécialisé et formé à ces problématiques (coach familial, sophrologue, psychologue…) pourra accompagner votre enfant vers la confiance en lui et l’épanouissement scolaire. 

 

N’oubliez pas de profiter avec vos enfants de ces instants si intenses : ils s’en souviendront bien souvent toute leur vie.
Bonne rentrée ! 

Ecrit pour Expat Pro par Marie-Guénaelle Paulic, Enseignante, coach familiale, conférencière.
Son site : 
www.mariefamilycoach.com