Hommage à l’invisible résilience des femmes expatriées

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Elles sont les piliers silencieux de tant de vies.

Le jour où l’expatriation est devenue une réalité, elles ont souvent été celles qui ont fait les cartons, géré l’administratif, organisé le départ. Celles qui ont anticipé chaque étape et pensé aux détails invisibles qui rendent la transition aussi douce que possible. Elles ont rassuré les enfants, soutenu leur conjoint, tout en dissimulant leurs doutes derrière un sourire encourageant. Elles ont laissé derrière elles des parents, des amis, une carrière parfois, et pas mal de leurs repères.


Des repères dans l'inconnu

Elles ont été les boussoles dans le chaos du changement.

Dès leur arrivée dans ce nouveau pays, elles se sont mises en quête de points d'ancrage : une école pour les enfants, un logement où la famille pourrait se sentir chez elle, des repères dans cette ville inconnue. Elles ont passé des heures à comprendre le système de santé local, à dénicher des produits qui rappellent un peu la maison, à recréer un tissu social en repartant de zéro.

Elles ont dû parfois apprendre une nouvelle langue, décoder la culture d’accueil, adopter de nouvelles habitudes. Malgré les moments de solitude et de doute, elles ont avancé pour que leur famille puisse trouver un équilibre.


Veilleuses du bien-être familial

Elles ont été les gardiennes du bien-être de leurs enfants.

Quand l’adaptation était difficile, elles étaient là pour rassurer, encourager, consoler. Elles ont veillé à ce que leurs enfants trouvent leur place, se fassent des amis, qu’ils se sentent écoutés, soutenus, accompagnés. Elles ont écouté leurs peines, séché leurs larmes, célébré leurs victoires, cherchant cet équilibre fragile entre une écoute rassurante et une présence stimulante.

Elles ont fait en sorte de maintenir leur culture et leur langue d’origine. Elles ont raconté des histoires en français, insisté sur les "bonjour" et les "merci", cherché des livres, des films, des copains francophones, tout cela pour que leurs enfants gardent un petit bout de leur pays au fond de leur cœur.


Un lien entre deux mondes

Elles ont été le fil invisible entre pays d’origine et terre d’accueil.

Elles ont entretenu le lien avec la famille restée au pays, envoyé des nouvelles, organisé des appels vidéo avec les grands-parents, pensé aux anniversaires, fait ce qu’elles ont pu pour que la distance ne creuse pas de fossé entre ceux qui sont restés et ceux qui sont partis.

Elles ont maintenu les traditions, parfois au risque d’exaspérer leurs enfants, mais toujours animées par le désir profond de préserver ce lien avec leur culture. Elles ont insisté sur le respect des coutumes, se sont pliées en quatre pour trouver les ingrédients de la blanquette de veau, de la raclette ou de la quiche lorraine, ramené dans leurs valises des kilos de chocolat, de fromage ou de biscuits "qui rappellent la maison". Parce que parfois, une simple saveur peut faire office d’ancrage.


Le pilier caché d'une carrière

Elles ont été le soutien des carrières de leurs conjoints.

Grâce à elles, leurs conjoints ont pu se consacrer pleinement à leur travail, sans se soucier de l’intendance, des aléas du quotidien et de la charge mentale. Elles ont été la présence rassurante, l’épaule sur laquelle se reposer après une journée éprouvante.

Et puis, elles ont recommencé. Nouveau pays, nouvelle adaptation, nouvelle vie à reconstruire…

Tout ça, elles l’ont fait avec force, avec amour, souvent sans même se rendre compte du poids qu’elles portaient. “Ce que je fais est utile, bien sûr, mais n’importe qui peut en faire autant…” Elles ont minimisé leur rôle, pensant qu’il ne s’agissait que de "petites choses du quotidien”. Pourtant, ces GRANDES "petites choses" ont été les fondations sur lesquelles leurs familles ont pu se construire et s’épanouir.


Et elles ?

Lorsqu'elles ont commencé à envisager de retravailler, l'idée leur a semblé complexe, presque inconciliable avec leur mission de "gardiennes du lien avec la France". Il fallait que les grands-parents puissent voir leurs petits-enfants, que les enfants continuent à se sentir français.
L'investissement professionnel semblait en conflit avec ce rôle essentiel. Alors, elles ont souvent repoussé à plus tard, mis en attente, puis fini par renoncer à leur projet de carrière.

Et puis, un jour, entre un rendez-vous médical et une valise à boucler, une petite voix s'est fait entendre. Une question presque timide : "Et moi, dans tout ça ?"

Parce qu'en mettant toute leur énergie au service de leur famille, elles ont parfois mis en suspens leurs propres besoins et envies. Pas par manque d'ambition, mais parce qu'il y avait toujours quelque chose de plus important à faire.

Mais au fond, ces rêves mis de côté… que deviennent-ils ?

Petit à petit, ils s’enfouissent et n’osent plus refaire surface, de peur de faire ressentir la douleur du renoncement... S’occuper des autres semble alors plus facile que d’oser se choisir…


Un hommage à ces femmes courageuses

À toutes celles qui ont accompagné, soutenu, organisé, consolé, aimé sans compter, cet hommage est pour vous.

Vous qui avez traversé les tempêtes du changement, qui avez porté votre famille tout en cherchant vos propres repères. Vous qui avez fait passer les besoins des autres avant les vôtres, mais qui sentez aujourd’hui que vous aussi, vous avez le droit d’exister pleinement.

Vous qui avez parfois renoncé à vos propres aspirations pour que vos enfants puissent grandir entre deux cultures. Qui avez accepté l’inconfort et le doute pour offrir à votre famille de nouvelles opportunités. Qui avez tenu bon, même quand personne ne voyait vraiment ce que vous enduriez.

Vous avez donné sans compter, et souvent sans même recevoir la reconnaissance que vous méritiez. Au lieu de ça, vous avez peut-être ressenti l’injonction à être reconnaissante, parce qu’après tout “quelle chance de vivre à l’étranger”. Comme si cette chance suffisait à compenser les renoncements. Ce rôle que vous avez pris, par amour, ne devrait rester invisible. Il mérite d’être vu, nommé et honoré.

Votre parcours est une force. Votre résilience est une richesse.

Et si aujourd’hui, vous décidiez de vous accorder autant d’attention et d’amour que vous en donnez aux autres ? Et si vous osiez vous choisir !!

C’est ce que nous aborderons dans le prochain article…


Ecrit pour Expat Pro par Anelor de Boisset, Coach en déploiement de soi
Son site : www.anelor.coach
Coach certifiée depuis 2019, Anelor accompagne les femmes expatriées qui ont mis de côté leurs rêves et ambitions pour soutenir le projet d’expatriation de leur famille. Elle les aide à construire une vie qui reflète véritablement qui elles sont, en harmonie avec leurs aspirations, tout en tenant compte des défis et des opportunités uniques de leur expatriation.
Elle facilite plusieurs types d’espaces : séances de coaching individuelles, ateliers de groupe, cercles de femmes et retraites.